Les serious games ont-ils la cote auprès des gamers ?

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Généralement les serious game sont réservés à des usages en milieu spécialisé : professionnel, médical, marketing. Pourtant les jeux vidéo visant à délivrer un message, un enseignement sont de plus en plus présents dans l’univers des gamers.

Faute de mauvaise réputation chez les gamers et les concepteurs de jeux vidéo, de nombreux jeux détiennent une portée sociale ou critique qui se défendent de l’appellation serious game, jugée trop « conventionnelle », voire à l’extrême « ennuyeuse ». Pourtant en revenant au fondement de la définition du serious game, on retrouve la présence d’une finalité qui est autre que le seul divertissement, mais cela n’exclut en rien le divertissement, le fun, le gameplay. Et à l’inverse, dans les jeux vidéo, le fun n’est pas non plus le seul mot d’ordre : quel concepteur de jeu vidéo n’a pas un jour rêvé que son œuvre contienne en elle le potentiel de délivrer un message fort capable d’impacter sur le joueur?

Quelques divergences

Les serious game et les jeux vidéo ne peuvent s’opposer d’un point de vue ludique, mais seulement d’un point de vue pragmatique, ou d’usage, car le ludique est présent dans les serious game. Ce secteur se penche de plus en plus sur la question du gameplay et du game design plus que sur des mécaniques d’attraction qui auparavant auraient été fondamentales comme l’utilisation de nouvelles technologies, d’immersion ou encore de simulation. Aujourd’hui les théories du fun sont belles et bien présentes dans les studios de serious game. Et c’est aussi en voyant émerger un nouvel intérêt pour le serious game chez les concepteurs de jeux vidéo que la sphère purement vidéoludique et les serious game vont certainement entrer dans un jeu d’échanges et de tests.

A titre d’exemple nous pouvons citer le brillant jeu, Brainergy, sur tablette et smartphone, lauréat du concours d’étudiants de la Microsoft Image Cup, qui, sous la forme d’un puzzle game innovant, a pour volonté de sensibiliser le joueur au développement durable. Il place le joueur dans la position d’acteur de l’environnement capable de lutter contre le réchauffement climatique, les catastrophes naturelles, les effets de serre.

Ou encore à plus haut niveau, le nouveau jeu du studio Minority, Papo & Yo, prévu sur le playstation network présenté lors de l’E3 2012. Au travers d’un jeu action-aventure, Papo & Yo retrace une critique des conditions sociales dans les favelas de l’Amérique du sud.

Ces nouveaux types de jeu émergents apparaissent comme une preuve de la complémentarité du ludique et du pédagogique, sans chercher à rentrer dans la catégorie « serious game » encore trop empreinte du monde professionnel, du BtoB, dans l’inconscient des joueurs et des concepteurs.

Bertrand de Kersabiec

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