The Evolution of Trust : une question de confiance

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 Serious game basé sur un dilemme célèbre

De nombreux jeux et serious games se sont basés sur le dilemme du prisonnier. Énoncé par le mathématicien américain Albert Tucker en 1950, il caractérise une situation dans laquelle deux individus auraient tout intérêt à coopérer. Cependant, en l’absence de communication entre les deux joueurs, chacun choisira à coup sûr de trahir l’autre et ce, même si le résultat est moins favorable que s’ils avaient choisi la coopération.

Le dilemme est souvent formulé ainsi : deux prisonniers sont retenus dans des cellules séparées, empêchant toute communication. On leur offre à chacun les choix suivants :

  • L’un des deux prisonniers dénonce l’autre, il est alors remis en liberté tandis que le second obtient la peine maximale (10 ans) ;
  • Les deux se dénoncent entre eux, ils seront condamnés à une peine plus légère (5 ans) ;
  • Ils refusent tout deux de dénoncer l’autre, la peine sera minimale (6 mois).

Ainsi, la solution la plus avantageuse consiste à coopérer, mais cela nécessite de donner sa confiance à l’autre. Sans communication, les deux prisonniers risquent très fortement de se dénoncer.

Tout repose sur la coopération, la communication et donc la confiance.

Des jeux qui poussent à la réflexion

C’est sur ce postulat que se base le jeu « The Evolution of Trust », abordant de manière ludique ces notions qui sont toujours d’actualités. Le jeu a été créé par Nicky Case, un concepteur qui réalise des serious game assez courts. Ils illustrent à chaque fois :

  • Un système ou un concept sociologique
  • Nos comportements humains
  • Des notions philosophiques
  • Des notions politiques

Il a ainsi notamment réalisé “We become what we behold”, jeu soulignant les effets des images sur notre psychologie et l’impact des médias sur nous.
Dans « The Evolution of Trust », c’est encore une fois la psychologique et la sociologie qui sont étudiées puisque le jeu reprend le dilemme du prisonnier mais sous une forme légèrement différente.

Ici, deux personnages doivent mettre, chacun en au même moment, une pièce dans une machine. S’ils le font, alors ils gagnent deux pièces supplémentaires. Si l’un des deux ne met pas la pièce alors il en gagne trois et l’autre en perd une. Et enfin, si les deux décident de ne pas mettre de pièce alors personne ne gagne rien.

Le joueur se retrouve face à plusieurs personnages possédant chacun un comportement particulier. De celui qui choisit toujours l’entraide à celui qui choisit de tricher à chaque fois, en passant par celui qui va étudier les décisions du joueur pour mieux s’y adapter.

Une fois le concept expliqué et testé, le joueur peut simuler des parties entre les différents personnages et ainsi examiner les résultats. Il pourra alors après plusieurs parties et en fonction des personnages et de leur type, venir à plusieurs conclusions sur la notion de confiance.

Débat sur des notions de fond

A travers ce jeu, Nicky Case veut amener le joueur à se questionner sur la notion de confiance.

Pourquoi l’accorde-t-on à certains et pas à d’autres ?Pourquoi alors qu’en 1914, des soldats ennemis dans les tranchées se sont fait confiance au point d’en sortir pour une trêve durant la période de Noël ? Nous sommes en 2017, et nous sommes à peine capables de faire confiance à un inconnu.

Qui s’en sort le mieux dans des dilemmes comme celui-ci, le fourbe ou l’honnête ? Le jeu tente de répondre à toutes ces questions et, comme on peut s’y attendre, la réponse n’est pas toujours là plus évidente.

Ce jeu est accessible uniquement en anglais. Vous aurez besoin de notions à minima pour en comprendre les conclusions et le fond.

Nous vous invitons à parcourir ce blog de Nicky Case. Il recense plusieurs autres mini-jeux ou serious games qui traitent chacun de notions intéressantes et d’actualité.

Equipe Serious Game Blog

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